Le salaire des éleveurs canins : entre tabou et réalité
À notre époque, acheter un chiot est chose aisée : refuges, particuliers et éleveurs canins professionnels se partagent le marché. Généralement, ce sont les prix qui font la différence ! Pourtant, avoir un chien représente un coût sur le long-terme à ne pas négliger (alimentation, mutuelle, frais vétérinaire, etc.) qui parfois, peut être bien plus élevé qu’attendu. À travers cet article nous répondrons à la question suivante : que payez-vous réellement en tant que futur propriétaire d’un chiot d’élevage ? Si le prix d’un chiot varie de 500€ à plus de 2 500€, il est bon de savoir qu’il est avant tout un investissement financier important pour l’éleveur.
Prévention des risques et visites vétérinaires obligatoires
Lorsqu’on achète un chiot, on ne s’attend pas à ce qu’il commence sa vie par des soucis de santé. Pourtant, son origine et sa provenance influencent d’ores et déjà les éventuels problèmes de santé à venir. Malheureusement, en 2012, seuls 4% des propriétaires français avaient pris l’initiative d’assurer leurs chiens en cas d’imprévu.
En tant qu’éleveurs professionnels et avant d’envisager un quelconque mariage, nous avons l’obligation de réaliser une batterie de tests aux parents permettant d’exclure toute tare génétique dans la lignée. Ils comprennent notamment :
- le test de compatibilité ADN ;
- la dysplasie de la hanche ;
- le dépistage de tares oculaires.
Un travail de prévention des risques qui vous permet d’acquérir un chiot en bonne santé sur la durée. Bien évidemment, à ces tests s'ajoutent les visites habituelles en ce qui concerne les vaccins annuels et la vermifugation quatre fois par an.
Saillie du chien : cadre juridique et frais à engager
Une fois le feu vert accordé par le vétérinaire du fait qu’aucune entrave en termes de consanguinité et de maladie n’ait été révélée, l’éleveur peut alors librement décider de marier deux chiens LOF (Livre des Origines Françaises).
À travers cet article, nous prendrons l’exemple d’un mariage naturel et non pas d’une insémination artificielle. De cette façon, il est bon de savoir qu’une saillie équivaut habituellement au coût d’un chiot (1 200€ en moyenne) : tout dépend du pédigrée et des titres d’exposition du mâle. Il n’est pas rare également que le propriétaire du mâle préfère récupérer un chiot.
De surcroît, le bel étalon pourrait ne pas se trouver dans un élevage proche. L’éleveur souhaitant une portée pourrait alors s'acquitter de l’ensemble des frais kilométriques et de repas pour le faire venir jusqu’à lui. Et cela, parfois pendant plusieurs jours consécutifs ou non.
21 jours après la date de fécondation supposée, la chienne est ensuite amenée chez le vétérinaire afin de procéder à une échographie de contrôle qui déterminera si la saillie a bien fonctionné. Si oui, sont transmis à la Société Centrale Canine une déclaration de saillie et un formulaire de demande de pédigrée qui permettra, plus tard, d’obtenir le certificat de naissance des chiots.
Enfin, c’est entre le 63e et le 70e jour qu’une ribambelle de petits chiots verra le jour !
La gestion des chiots : du travail de la mère à l'éducation
Les chiennes gestantes ne sont pas des outils industriels permettant d’obtenir un quelconque revenu. C’est pourquoi, un bon éleveur canin doit aisément comprendre le caractère sentient de sa femelle. À son chevet, de jour comme de nuit, il veille à son confort et à la sécurité des chiots tout au long du travail et de la délivrance. Souvent oubliée et outre la charge financière, il existe ainsi une tout autre dépense : le temps.
Ce temps est précieux pour s’assurer que la femelle et les chiots se sentent accompagnés dans un lieu sain et sûr au quotidien. La nurserie voit alors se dérouler un véritable ballet de lessives et de gamelles, sous la chaleur de la lampe infrarouge.
Une fois l’indépendance des chiots prise, l’éleveur effectue un véritable travail en binôme avec la mère : on parle de socialisation et de sociabilisation. À différencier, ces deux notions ne comprennent pas les mêmes règles :
- La socialisation permet au chiot de découvrir les autres (adultes, enfants, cycliste, joggeurs, promeneurs avec des cannes, etc.) et le monde qui l’entoure (voitures et sons de la vie quotidienne).
- La sociabilisation inculque la bonne manière de communiquer et de se comporter avec les autres chiens, animaux et humains.
Outre ces concepts, certaines races de chiens nécessitent également les premiers rudiments en matière de travail. Par exemple, les chiots de chasse à l’arrêt qui naissent à l’élevage du Mas des Oiseaux sont sensibilisés au contact d’autres humains, animaux et bruits de la vie courante, mais également, aux coups de feu et à la plume dès le plus jeune âge.
À 8 semaines, les chiots sont ensuite pucés et vaccinés avec un premier rappel bien que l’élevage a quant à lui, fait le choix de rendre ses chiots adoptables qu’à partir de la 9e semaine afin de veiller à ce qu’ils les tolèrent bien.
Les retraitées d'élevage, loin d'être les grandes oubliées
La Société Centrale Canine autorise un nombre maximum de chiennes reproductrices par élevage. Ainsi, les départs à la retraite à partir de l’âge moyen de 5 ans ne sont pas rares. Si certains choisissent de vendre ou mettre en adoption leurs petits retraités, l’élevage du Mas des Oiseaux fait partie de ceux qui préfèrent les garder à la maison. C’est sous le soleil de Provence au gré de balades et séances d'ostéopathie régulières et bien méritées que les mamies coulent des jours heureux .